Marilou Poncin
Incarnations, Le corps dans la collection du macLYON, Acte 2
22.09.2023-07.01.2024
Afin de renforcer les liens entre la collection du macLYON – présentée dans l’exposition Incarnations, le corps dans la collection, acte 2 – et la jeune création, une invitation a été adressée à Marilou Poncin sous forme de carte blanche.
À travers différents médias tels que la vidéo, l’installation ou la photographie, le travail de Marilou Poncin propose des observations et des interprétations séduisantes, étranges et poétiques des corps des femmes et de la place qu’ils occupent dans l’espace public et les médias. Si l’artiste joue ou surjoue avec les formes de séductions, visuelles comme psychologiques, elle témoigne avec précision de l’ambiguïté des relations interhumaines.
Avec une installation multimédia qui s’empare des espaces de circulation du musée à la manière de rhizomes envahissants, elle présente un réseau connectant des images de jeunes femmes réelles ou reproduites en silicone, inscrites dans des villes fantasmées. Cette installation découle des recherches de l’artiste sur les canons de beauté qui construisent à la fois l’espace public urbain et les corps féminins. Elle illustre notamment la façon dont ces canons imposés aux femmes peuvent générer de nouveaux outils ou des réponses qui tendent de plus en plus vers le recours à l’artifice.
En écho à une précédente série d’oeuvres intitulée happy sad, qui était composée d’autoportraits photographiques dans lesquels elle se grimait de façon troublante en poupées hyperréalistes de silicone, Marilou Poncin réalise une nouvelle série de portraits dans laquelle elle se confronte cette fois à une personnalité médiatique : Kim Kardashian. Si cette icône de la téléréalité est célébrée pour avoir bousculé les critères de beauté, il n’en reste pas moins que ce nouveau standard s’est substitué au précédent. Consciente que les morphologies de référence et les codes esthétiques se succèdent et s’imposent toujours avec la même violence, Marilou Poncin tente d’y mesurer son propre corps. En construisant et en déconstruisant cette image imposée et en en révélant les artifices, que sont notamment les prothèses et le maquillage, elle témoigne ainsi de la distance qui sépare le corps naturel du corps culturel.