Michel Dector
Entre la lune et l’herbe
23.01 - 02.03.24
Je préfèrerais ne pas définir outre mesure ce que vous voyez. Voyez-y ce que vous voudrez.
Mais il semble incontournable en revanche de pointer la grâce avec laquelle la peinture, pulvérisée de biais, en douce, se dépose aléatoirement, faisant apparaître chaque pli et repli, coin et recoin du support tel un terrain accidenté, chargé d’histoires.
Des vies minuscules apparaissent entre les lignes. Récits abstraits, ouverts à tous vents, menant partout et partant de nulle part. Seul·e compte la trajectoire, le cheminement, pas à pas, à tâtons, remontant le temps au fil de l’obscurité de la grotte ou du trou noir.
À quoi bon remuer ciel et terre pour tout connaître, tout comprendre, tout (sa)voir ?
Tant que la tête est sur les épaules et que les pieds touchent le sol, tout est possible et imaginable, pourvu que ça tienne debout et que ça échappe. Tout simplement.
Anne-Lou Vicente
Photo : Yann Bohac