Gérard Traquandi explore la pratique picturale sans cesser d’interroger une pluralité de techniques et de supports, depuis la photographie, la gravure et le dessin jusqu’à la céramique. Il est l’artiste du contrepoint, celui qui entretisse d’une pièce à l’autre le figuratif et le non figuratif, les petits dessins et les tableaux monumentaux, une perception intuitive du réel et une exploration des matériaux dans l’atelier. La source et le moteur de son travail restent pourtant les mêmes : inspiré par ses plongées dans la nature sauvage, au cours de longues marches, Gérard Traquandi capte des phénomènes, mémorise des sensations. « Le beau donné par la nature est supérieur à toutes les conventions de l’artiste » rappelait Charles Baudelaire, qui poursuivait : « L’expression du beau est en raison directe de la puissance de perception acquise par l’artiste. »
De la « puissance de perception » acquise par Gérard Traquandi, de sa connaissance des matériaux, de sa maîtrise du geste, découle une dynamique singulière, celle qui l’emmène d’une œuvre à l’autre, qu’elle soit dessin figuratif, fait sur le motif, ou grande toile abstraite née de l’atelier. Dans une saisissante économie de moyens, l’artiste traque un rapport essentiel au monde, à travers de petits dessins crayonnés et de grandes surfaces peintes, pleines, respirantes, irisées, étonnamment mobiles.