“Billevesée est un joli mot. La musique que composent ses lettres ensemble est agréable. Son étymologie confirme d’ailleurs cette impression, billevese en ancien français signifie cornemuse, le mot se formant ainsi de beille pour boyau et de veser pour gonfler. Billevesée fabrique de l’air, ou plus précisément des paroles en l’air, des balivernes et autres sornettes. Du bruit qui remplit du vide. C’est le propre du bavardage ordinaire que l’anthropologue Bronisław Malinowski identifie sous le nom de communion phatique. Parler de tout et de rien, pour reconnaître l’existence de l’autre et établir la possibilité d’un dialogue, d’un échange. Une musique verbale qui fraye un chemin en dehors de soi.
Il y a ces mots mais aussi des objets auxquels les humains se lient, des petites choses, des babioles qui n’ont d’autre fonction que celle d’être là, de participer au décor, car les humains n’habitent pas le monde seuls. Iels fabriquent leur compagnie, remplissent l’espace vacant. Sylvie Auvray est ainsi très entourée. Elle aime les objets en tout genre, les outils bien sûr mais aussi des bricoles qu’elle glane, récupère, des objets artisanaux comme ceux, sans qualités, issus de l’industrie. Ils sont son monde et celui de ses œuvres. (…) “
Solenn Morel