Clair ou obscur
S'arrêter devant un tableau de Traquandi ne suffit pas. Il faut rester, se laisser submerger par la toile pour que, petit à petit, montent les coloris, pour que l'espace se dessine et que la surface s'anime. L'émerveillement est à ce prix. Passées la somptuosité immédiate, l'extrême élégance des rouges, des bleus, des gris, des beiges, apparaît la profondeur, et surtout avec elle la lumière. Son origine ? La Nature. « La présence physique, le rapport physique entre la nature et la peinture, ça j'y tiens énormément », martèle Gérard Traquandi.
Alors il observe, dessine, photographie et restitue sur la toile les vibrations apportées par
la lente montée du soleil, l'entrelacs de la ramure des arbres, le chatoiement de la mer au
couchant, le gris bleuté d'un ciel d'orage. Puis vient le choix de la technique. Il s'agit de ren-
dre compte par la peinture, de manière sensible et poétique de ces « surgissements du
monde ». Le peintre capture alors la respiration de la Nature, marie ses teintes subtiles à la
texture singulière de ses toiles, travaille par empreintes, pour nous livrer des réminiscences
de « Premiers instants de randonnées... les violets et les verts des lichens, et ces moments d'eau, d'humidité... quelque chose avec le brouillard...».
Autour de l'exposition : 17
Documentaire sur Gérard Traquandi, en visionnage libre tout au long de l'exposition.