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SYLVIE AUVRAY - Fondation Thalie, Ixelles, Belgique


  • 36 Rue Eugène Oudiné Paris-13E-Arrondissement, Île-de-France, 75013 France (map)

Premier chapitre, les effets de matière dans l’espace vidéo avec des œuvres de Pieter VermeerschElena DamianiFlavio Favelli ou Michel Blazy dont les décompositions organiques révèlent les possibilités poétiques du temps qui passe…
Puis, « Textiles et nature morte » dans la bibliothèque avec l’œuvre façonnée sur bois des frères Gert Uwe Tobias, ou celle de Simone Pheulpin, dans laquelle des milliers d’aiguilles façonnent des plis structurés telles des vagues sur le châssis, ou encore la broderie de Pascal Monteil comme récit poétique.

Dans le grand atelier, est présenté un accrochage imaginé comme un cabinet de curiosités et qui reflète à la fois les « Gestes et procédés photographiques », tels que les espaces confinés de 
Dirk Braeckman ou le grain d’un tirage poussé à l’extrême d’Hiroshi Sugimoto où l’on voit la serrure rouillée d’une carcasse de voiture abandonnée sur une plage néo-zélandaise ; soit dit en passant, vous ne verrez pas la plage, juste la serrure, message subliminal de l’artiste pour nous signifier que la production industrielle à base de pétrochimie aura raison de l’espèce humaine… Il est aussi question de se faire tirer le portrait à travers tout un ensemble (Chantal JoffeMalick SidibéChristian Hidaka…), comme un écho à la multiplicité des êtres et des cultures.
La beauté théâtrale d’un jeu de mains à l’infini, qu’offre, aléatoire et fragile, une série photographique prise sur le vif par l’artiste Anna Malagrida, est ponctuée par les autoportraits noir et blanc, chargés de solitude, de l’artiste américaine trop tôt disparue Francesca Woodman.

Le triptyque de l’Américain Davide Balula évoque quant à lui, avec la technique du bois brûlé, la notion de trace, d’empreinte – que laisserons-nous après notre bref passage sur terre ? – life is a cigarette, nous murmure à l’oreille David Bowie. Quant à la peintre danoise Eva Nielsen, elle plante le décor flamboyant d’un désert américain et y sérigraphie une utopie architecturale, son ADN d’artiste, vision aussi pragmatique qu’audacieuse !
Seraient-ce là nos bunkers de demain ?
Pendant ce temps, les Modernes nous rient au nez, avec une pointe de frivolité et d’humour, Le Corbusier réinterprétant les Trois Grâces, Picabia peignant ses mondaines entre deux villégiatures, Dubuffet s’amusant avec sa guidouille, et si l’art n’existait pas, nous serions comme des âmes errantes…

Ainsi, collectionner s’inscrit dans le désir d’une rencontre avec l’artiste, se poursuit avec la naissance d’affinités électives, comme une mutinerie secrète et joyeuse, un printemps qui s’éveille !