Initié avec un livre de portraits édité par Connoisseurs en 2018, puis avec les expositions au Quadrilatère à Beauvais et à la galerie Jean Brolly à Paris (en 2018 et en 2020), Paris Peinture raconte des « histoires de peinture(s) » survenant singulièrement après la « fin de l’histoire » et après la « mort de la peinture ».

Paris Peinture — Ici et Maintenant interroge la nature de ces « histoires ». Sont-elles des fictions, des fables, des légendes ? Les œuvres de l’exposition constituent ainsi des bornes temporelles personnelles (le « premier » tableau et la « dernière » peinture de chacun) qui, plutôt que de cadrer ou contraindre l’espace collectif le fragmente et l’ouvre, révélant la tension productive entre la vie et la forme, les vies et les formes. L’artiste peint son histoire. Le temps pictural épaissit le monde. Les histoires individuelles sont plus étendues que l’histoire collective. Associées, ces histoires forment des espaces facettés qui déjouent la linéarité du temps chronologique.

Le Modernisme était obsédé par les idées d’origine et de fin, vénérant ses pionniers et hanté par le « dernier tableau ». L’exposition tente un récit débarrassé de ces mythes et pense à l’imparfait du présent la peinture de notre temps.